Warburg et le genre ?

Montages et démontages, mémoires affectées et formes artistiques du savoir

Anne Creissels, Giorgio Fichera, Simon Séguier-Faucher
couverture

Warburg et le genre : l’articulation n’a rien d’évident et réclame sans doute un point d’interrogation. Considéré comme le père fondateur de l’iconologie moderne, Aby Warburg (1866-1929) a profondément renouvelé la pratique de l’histoire de l’art, en particulier à travers son atlas d’images Mnémosyne  ; il a plus largement ouvert la voie à une anthropologie du visuel fondée sur les concepts-clés de «  survivance  » et de «  formule du pathos  ». Mais, du «  genre  », force est de constater qu’il n’a rien dit. C’est à une sorte d’incompatibilité que l’on pourrait au premier abord conclure si des propositions relativement récentes, en particulier artistiques, mais aussi théoriques, n’avaient révélé, dans ce rapprochement inattendu, des vertus heuristiques insoupçonnées et suscité l’envie de faire l’archéologie de ce lien ténu mais effectif entre Warburg et le genre. L’hypothèse qui préside à cet ouvrage est en effet que, dans cette articulation, s’énoncent précisément, et pour tout dire plastiquement, des formes de résistance à la fois aux identités figées et aux catégories préétablies. Cette hypothèse est sous-tendue par l’idée que le montage et le démontage du savoir auxquels s’est attelé Warburg, par des voies visuelles, ne pouvait pas ne pas concerner le démontage des identités à l’œuvre dans l’art et singulièrement dans les pratiques et théories queer actuelles.

 

Avec les contributions de : Renata Andrade, Marion Beaufils, Hortense Belhôte, Giovanni Careri, Olivier Cheval, Anne Creissels, Giorgio Fichera, Lê Hoàng Nguyên, Griselda Pollock, Simon Séguier-Faucher.

2019 © éditions Hermann. Tous droits réservés.
Nous diffusons des cookies afin d'analyser le trafic sur ce site. Les informations concernant l'utilisation que vous faites de notre site nous sont transmises dans cette optique.