Ravaisson et le problème de la métaphysique

Guillaume Lurson, Pierre Montebello
couverture

Le spiritualisme ravaissonien, loin d’être une étiquette répondant à des besoins de classification historique, ouvre l’horizon d’une refondation de la métaphysique au cœur du XIXe siècle français. À partir de la lecture de la Métaphysique d’Aristote, Ravaisson élabore une critique de ce que l’on peut nommer les « métaphysiques de la séparation », dont le point de départ se trouve dans les écrits du stagirite. Il s’agira dès lors de déployer une philosophie qui affirme l’identité de l’être et de la pensée, par-delà toute transcendance et tout dualisme. C’est ainsi que le problème de la métaphysique peut être posé : peut-on surmonter les apories léguées par la Métaphysique d’Aristote, et suturer la disjonction de l’être et de l’étant, de la nature et de l’esprit, ou encore de l’homme et de Dieu ? Faut-il au contraire considérer que la séparation définit le geste inaugural de la métaphysique ? Ravaisson, en refusant cette dernière possibilité, élabore une philosophie qui s’inscrit contre l’idéalisme transcendantal de Kant ou le positivisme de Comte, et plus largement, contre toute tendance matérialiste de la pensée. Ainsi, l’unité perdue de la métaphysique, soit sa possibilité, doivent être recherchées en questionnant l’héritage d’Aristote, afin de déterminer s’il s’agit de penser avec, ou contre celui-ci.

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