Philosophie et langage, livre II

Le savoir philosophique – savoir de l’absolu, de l’essence, de l’essence comme existence, mais savoir aussi de la finitude – est tout aussi objectif que le savoir issu de la science, qui ne traite que du relatif, de ce qui ne concerne en rien l’existence des hommes. Cette objectivité se découvre dans le langage tel qu’il est, non pas dans un langage déformé, réformé pour la logique et la science, comme le veut la philosophie analytique. Tel est le propos de l’ouvrage en deux volumes Philosophie et langage. Dialogue de la pensée de l’existence avec la philosophie analytique.

Le livre I affirmait que le nom retrouvait sa vérité originelle et créatrice, perdue du fait du « péché originel du langage humain » (Benjamin), par la métaphore qui, suivie dans tout son développement, permet de recréer peu à peu dans sa consistance la chose désignée. Et que la métaphore de l’être, qui substitue et identifie l’être à l’étant, fait entrer dans le langage de la philosophie.

Le livre II part du concept, du mot-concept (d’abord, lors de la Révélation, dieu et homme, puis vérité, angoisse, etc.). Il montre comment le concept, par la substitution, à son usage ordinaire, de son usage philosophique (psychologique, dit Wittgenstein) où il désigne des essences, et donc par la métaphore du concept, peut légitimement prendre place dans le langage de la philosophie et y former de légitimes propositions.