Obsessions et perversions dans la littérature et les demeures à la fin du dix-neuvième siècle

Séverine Jouve
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Toute l'idée du bonheur tient chez Baudelaire en quatre mots : luxe, calme et volupté. Cependant, à la fin du siècle dernier, apparaît et s'affirme chez les raffinés et les blasés une sensibilité nouvelle. Les racines en sont lointaines, dans le luxe des grandes Cours d'Europe comme dans les rêveries des artistes, à partir de 1880, après la publication des Névroses de Rollinat et d'À rebours de Huysmans, des poètes se groupent, autour de Verlaine, parés du titre de décadents. Cette sensibilité diffuse se caractérise par une désorganisation délibérée, une inversion de l'ordre établi par laquelle le détail s'affirme au détriment de l'ensemble. De là cette débauche d'artifices qu'évoquent les demeures fictives d'un Des Esseintes ou celles, réelles, d'un Robert de Montesquiou. Libérée de toute solidarité avec les fins accessoires telles que l'utile, le vrai, l'honnête, et posée seule dans son indépendance et sa dignité souveraine, la littérature fin de siècle a su donner à l'analogie de l'individu et de la demeure une tonalité spécifique. Elle a, sur ce thème, multiplié, avec virtuosité, les variations pour culminer dans ce que l'on pourrait nommer l'assomption d'une poétique du décoratif. Cette brillante étude présente les diverses composantes artistiques et littéraires de l'écriture artiste des Goncourt au rêve sublime de Mallarmé de ce qui allait aboutir aux chatoiements futiles et séduisants de l'art nouveau. Elle décrit également avec bonheur le désordre, la richesse, l'ennui et parfois la folie de demeures célébres d'écrivains ou d'artistes. L'ouvrage est accompagné de tables et d'index rigoureusement établis.
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