Le concept de communs suscite, depuis plusieurs années, un grand nombre de réflexions partout dans le monde qui, au-delà de leur grande diversité, questionnent le refus de l’alternative entre propriété privée et propriété publique. La première constitue toutefois la cible principale de la critique dans la mesure où elle constitue une relation aux choses qui implique des relations sociales marquées par l’exclusion réciproque, et tend de ce fait à justifier l’inégalité sociale. Or, si la seconde apparaît à première vue comme son palliatif, elle ne fait en réalité que consacrer ce type de relation au monde, en le transférant simplement à une personne publique. Recourir au concept de communs permet de saper les soubassements institutionnels de la rationalité économique libérale. L'usage de ce concept a de fait supplanté celui de « biens communs », car il a l’avantage de ne pas évoquer d’appropriation, désignant même de pures relations sociales ou encore de simples pratiques collectives.
En saisissant l’occasion de la première traduction française de l’article fondateur de Carol Rose, « La comédie des communs » (1986), le présent ouvrage poursuit la discussion pour faire progresser la prise de conscience quant aux profondes conséquences sociales et économiques du changement climatique.
