Basé sur des études de psychologie et de sociologie du travail, ce livre soutient que nos démocraties ont mal, non à l’identité, mais au travail. Il inscrit les dernières mutations du travail dans une histoire des relations entre travail et vie. Non seulement notre force de travail et nos données biologiques sont utilisées comme sources de valeur, mais aussi notre existence même : données numériques, aspirations au mieux-être, émotions, relations sociales, loisirs, soins que nous recevons (domaine des professions les plus précarisées).
Le travail n’est pas une valeur incontestable, il ne doit pas, seul, conditionner le revenu, et sa définition, pas plus que celle de ses fonctions, n’est exempte de choix politiques. Le mal-être au travail, dû à l’urgence, au stress ou à la réorganisation constante, ne peut être atténué que par une rupture avec le nouveau management, une réflexion sur la démocratie au travail, et surtout, une reconquête du temps de bien travailler – qui a tant manqué aux soignants pendant la pandémie. Ce qui n’implique aucun allongement du temps de travail (en fin de semaine ou avant la retraite), mais une redéfinition de la place prise dans nos vies par le triptyque travail-production-consommation, en considération de nos besoins, des inégalités de richesses, et de la préservation du vivant.
Arnaud François (Auteur)
Arnaud François est professeur à l’Université de Poitiers (département de philosophie). Il est l’auteur, entre autres, d’Éléments pour une philosophie de la santé (Les Belles Lettres, 2017) et de La philosophie d’Émile Zola. Faire de la vie (Hermann, 2017).
Paru le 07/06/2022
ISBN : 9791037019493
Collection : Philosophie, Politique et Économie - Sciences sociales
Nous diffusons des cookies afin d'analyser le trafic sur ce site. Les informations concernant l'utilisation que vous faites de notre site nous sont transmises dans cette optique.