Ni l’égalité, ni la liberté, ni même la justice ne suffisent à séparer la gauche de la droite. Ce qui les distingue fondamentalement, c’est leur manière de concevoir la transformation morale de l’homme. Contre l’idée reçue d’un affrontement entre une gauche optimiste et une droite pessimiste, entre progressisme et conservatisme, cet essai avance une thèse originale : gauche et droite partagent le même objectif – moraliser l’individu – mais divergent sur la manière d’y parvenir.
La gauche fait de la question de l’intime une question éminemment politique et espère changer nos motivations personnelles en mobilisant tout un arsenal de moyens publics (école, lois, arts, collectifs citoyens…). À l’inverse, la droite considère que le for intérieur ne se décrète pas : il se façonne dans le secret d’une délibération intérieure qui échappe à l’espace public. L’enjeu n’est donc pas de choisir entre morale et réalisme, mais de savoir où faire passer la séparation entre espace public et espace privé. Cet ouvrage éclaire d’un jour nouveau les paradoxes historiques de la gauche, les impasses théoriques de la droite, et les défis d’un progrès moral devenu fragmentaire. Il invite à repenser la rationalité humaine comme clé de voûte de notre destin politique, dans un monde où les institutions cherchent à gouverner jusqu’au cœur de nos motivations.
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