Charles Sorel polygraphe

Emmanuel Bury, Eric Van der Schueren
couverture
Charles Sorel est un auteur du XVIIe siècle, mais il n’a rien de classique. C’est un polygraphe  qui survient comme un coin porté dans l’image roide que suppose le simple terme de classicisme. Cet auteur, décalé et incongru au milieu des fastes glacés de la raison et de la clarté prétendument louis-quatorziennes, jouit à présent d’une réelle notoriété reconquise sur le discrédit et les anathèmes faciles, parmi les spécialistes des lettres de l’âge classique. C’est un juste retour d’intérêt.

Les actes ici rassemblés participent de cette réévaluation, mais surtout ils sont de toute évidence fondateurs des études à venir sur l’une des figures les plus originales et complexes du XVIIe siècle français. Charles Sorel a modulé des vérités difficiles à entendre dans le concert classique des Muses et des savoirs de son temps, au travers de tous les genres prosaïques. Il a réussi à faire percer cette leçon trop injustement enfouie qu’il y a une vraie raison à vouloir être toujours jeune, rieur, curieux et critique : c’était ce que l’on appelait le libertinage érudit. Toutefois cette appellation un tantinet neutralisante de vraies et encombrantes audaces risquait de faire oublier combien l’histoire entendait endormir de telles enfances qui la condamneraient, si elles devaient dominer, à se penser autrement que comme un cénotaphe d’autorités marmoréennes et écrasantes.
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