« Comment envisager maintenant le problème de la peinture après la guerre ? », se demandait Maurice Esmein en novembre 1916.
Peintre talentueux et critique avisé, il interrogeait les pratiques artistiques de son temps et parcourait les « culs-de-sac » dans lesquels ses contemporains se perdaient. Commentant, parfois sévèrement, les œuvres de Monnet, de Renoir, de Matisse ou Picasso, fustigeant ses propres erreurs, il était à la recherche d’un genre pictural neuf, d’une «peinture complète», qui allierait la sensualité à l’intellect, la forme à la matière, la complexité cubiste avec la naïveté sensible de l’impressionnisme. En cela, Esmein était un artiste chercheur : il explorait les moyens d’enrichir le cubisme en y introduisant plus de beauté plastique et d’animation par la lumière. Son entreprise fut interrompue par la Grande Guerre. Engagé volontaire comme infirmier, il fut tué en Champagne.
Les Carnets ici publiés pour la première fois permettent de renouer avec les réflexions de cet artiste encore en devenir, et d’imaginer les voies picturales dont son décès nous a privés. Ils sont précédés d’une présentation de la vie et de l’œuvre du peintre par Jean Esmein.
Maurice Esmein (Auteur)
Né en 1888, fils d’Adhémar Esmein juriste républicain réputé, Maurice Esmein fit d’abord des études de médecine avant de devenir peintre et d’exposer – sans être passé par les académies – au Salon des Indépendants. Volontaire pour le front, il fut tué au Mont-sans-nom en février 1918, le jour de ses 30 ans.
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