Romulus vu de Constantinople

La réécriture de la légende dans le monde byzantin : Jean Malalas et ses successeurs

Dominique Briquel
couverture
On a longtemps considéré que le monde romain a disparu avec la déposition du dernier empereur d’Occident, Romulus Augustule, en 476. Pourtant, l’Empire s’est maintenu en Orient, avec Constantinople, la nouvelle Rome fondée par Constantin sur les bords du Bosphore  : celle-ci a continué à se réclamer de l’héritage romain, au point qu’elle a conservé le souvenir de celui qui avait fondé la ville aux sept collines, Romulus. Cependant, la vision que les Byzantins se sont faite du premier roi de Rome, telle qu’elle a été mise en forme par Jean Malalas, à l’époque de Justinien, puis reprise par toute une série d’auteurs, y compris en langue syriaque, jusqu’au XIIIe  siècle, n’a guère retenu l’attention des commentateurs, tant elle leur a semblé aberrante, pleine d’erreurs et d’anachronismes par rapport à la version classique, transmise par Tite-Live, Denys d’Halicarnasse et Plutarque. En fait cette vision traduit une adaptation de la légende du fondateur aux réalités de la nouvelle Rome, ce qui montre qu’elle gardait sa capacité à rendre compte de ce qui restait, en Orient, de l’imperium Romanum.
2019 © éditions Hermann. Tous droits réservés.
Nous diffusons des cookies afin d'analyser le trafic sur ce site. Les informations concernant l'utilisation que vous faites de notre site nous sont transmises dans cette optique.