La « race » contre le racisme

Le paradoxe brésilien

Manuel Diatkine, Jean-Luc Bonniol
couverture
L’antiracisme est aujourd’hui divisé entre ceux qui, d’un côté, sont partisans de l’universalisme et, de l’autre, ceux qui s’affirment conscients de la résistance des discriminations liées aux identités raciales. Pour réfléchir à ce débat, il est un cas dans l’histoire où l’argument de la « race » fut avancé contre le racisme  : celui du mouvement afro-brésilien. Né sous l´Empire (1822  –  1889), ce mouvement s’organisa autour d’une revendication universaliste : les Afro-Brésiliens demandaient à ce que leur « race » ne les empêche pas d’être traités comme tout autre citoyen. C’est sous la République oligarchique (1889  –  1930), notamment au moment de l’abolition de l’esclavage –  qui libéra aussi la parole raciste et racialiste  –, que de multiples associations noires à buts sociaux puis politiques voient le jour pour exalter l´identité noire, et donc africaine, de la nation. À  partir de là, l’aspiration à une véritable « démocratie raciale » grandit pour aboutir, dès la fin des années 1970, à une mobilisation massive de la « diaspora africaine » pour placer l´identité afro-brésilienne au cœur de  la  démocratie.

L’étude de l’histoire brésilienne permet ainsi d’examiner presque tous les arguments des courants antiracistes qui divergent actuellement en France.
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