Madame d'Arconville (1720-1805)

Une femme de lettres et de sciences au siècle des Lumières

Patrice Bret, Brigitte Van Tiggelen
couverture
Préface d'Élisabeth Badinter. Sous le masque de la traduction, souvent, et celui de l'anonymat, toujours, Mme d'Arconville appartient tout à la fois au monde des lettres et à celui des sciences. Elle aime Rousseau et Voltaire mais déteste les philosophes. Elle s'adonne à la botanique, à l'anatomie et à la chimie, puis à l'histoire. Enfermée dans son laboratoire ou penchée sur des manuscrits de la Bibliothèque royale, elle n'en fréquente pas moins les cercles littéraires, artistiques, politiques, scientifiques et médicaux. Tout en traduisant le Traité d'Ostéologie de Monro et les Leçons de chymie de Shaw (1759), elle mène un ambitieux programme de recherches originales qu'elle publie (Essai pour servir à l'histoire de la putréfaction, 1766). De l'anglais ou de l'italien, elle traduit aussi tous les genres littéraires (éducation, roman, théâtre, poésie...) et publie elle-même des essais de morale, des romans et des biographies, avec un succès tel que ses écrits sont attribués à Diderot et qu'un essai de Frédéric le Grand lui est attribué ! Pour bien marquer sa propriété sur une oeuvre éclectique, elle la réédite... sans dévoiler son identité ( Mélanges de littérature, de morale et de physique (1775-1776) , 7 vol.), et se consacre à l'écriture de l'histoire. Qu'est-ce que faire de la science pour une femme de la haute société sous Louis XV ? Qu'est-ce qui la pousse à reprendre la plume à quatre-vingts ans sous Bonaparte, après avoir renoncé à publier ? L'éclectisme et l'anonymat fournissent des clés pour mieux comprendre la place de la traduction dans une ambition qui refuse de s'exposer dans l'espace public, les ponts improbables entre une sensibilité janséniste, l'expérimentation et l'histoire, ou l'insertion du champ scientifique dans la culture des Lumières. Ce premier ouvrage consacré à Mme d'Arconville invite à revisiter « l'ambition féminine du XVIIIe siècle », à la suite d'Elisabeth Badinter, et à dépasser la figure traditionnelle des salonnières pour découvrir des femmes plus discrètes et redécouvrir des oeuvres oubliées qui ont compté en leur temps.
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